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dimanche 1 décembre 2013

Park And Suites propriétaires :L'appart-hôtel Park&Suites Prestige Lyon Part-Dieu se situe en plein coeur du nouveau quartier d’affaires de la Part-Dieu, à dix minutes à pied de la gare TGV.

Votre résidence


L’appart-hôtel
Park&Suites Prestige Lyon Part-Dieu est un appart-hôtel de grand standing installé au coeur d’un bâtiment classé des années 30. Vous serez agréablement surpris par l’espace restaurant et le bar, lovés au coeur d’un magnifique atrium, surplombés d’un toit en cabochon qui donne un sentiment de vertige et d’élégance.

Vous pouvez séjourner dans notre appart-hôtel Lyon Part-Dieu, pour une nuit, une semaine ou plusieurs mois.


Services et équipements

Les services de l’appart-hôtel Lyon Part-Dieu
  • Laverie automatique (24h/24, à pièces)
  • Réception ouverte tous les jours 24h/24
  • Accès Internet illimité en wifi
  • Parking extérieur ou souterrain (en supplément)
  • Room service
  • Climatisation
  • Petit-déjeuner (buffet continental du lundi au vendredi de 6h30 à 10h et le samedi, le dimanche et les jours fériés de 7h à 11h)
  • Restaurant (ouvert midi et soir du lundi au vendredi midi de 12h à 14h30 et de 19h à 22h)
  • Bar (ouvert du lundi au jeudi de 16h à 22h)

Espace détente
Notre spa comprend un sauna, un grand jacuzzi et un espace massage (consulter la carte des massages ici, sur réservation).

Nos types de suites
140 suites-appartements
  • Chambre Classique pour 2 pers., équipée d’un lit double 
  • Suite Junior pour 2 à 4 pers., équipée d'un lit double et d'un canapé convertible
  • Suite 2 pièces Supérieure pour 2 à 4 pers., équipée d'un lit double et d'un canapé convertible
  • Suite 3 pièces pour 2 à 6 pers., équipée de deux lits double et d'un canapé convertible
  • 5 appartements équipés pour les personnes à mobilité réduite

Equipement des suites
  • Accès internet illimité en wifi
  • Télévision satellite écran plat
  • Sèche-serviettes et sèche-cheveux
  • Téléphone
  • Coffre-fort
  • Climatisation
  • Kitchenette équipée
  • Coin bureau
  • Salon
  • Espace repas
  • Salle de bain avec baignoire

PARK&SUITES Prestige
Lyon

  • 111, Boulevard Marius Vivier Merle
  • 69003 Lyon
  • France
Tél.: +33 (0) 4 72 84 10 40
Fax : 04 72 84 10 41

Park and suites proprietaires:L'appart-hôtel Park&Suites Elégance Lyon Gerland se situe dans le quartier de Gerland en plein développement, au pied du métro Jean Jaurès et à deux pas du centre-ville. Lyon vous surprendra par son patrimoine historique, architectural, culturel et gastronomique remarquable, comme l’attestent les nombreux titres décernés à la ville : capitale mondiale de la gastronomie, capitale de la Résistance, capitale de l'imprimerie et capitale de la soie. Le saviez-vous : « c’est dans ce quartier appelé La Mouche que les premiers bateaux de tourisme fluvial ont été créés. Le nom des bateaux mouches parisiens vient de ce quartier »

C’étaient ces scènes de bergeries que l’on voit dans les tableaux des grands peintres. : Park and Suites proprietaire Une des premières personnes du monde avec laquelle Rancé eut des rapports fut Mlle d’Alençon, autrement Mme de Guise, fille de Gaston et cousine germaine de Louis XIV. Mlle d’Alençon, bossue, épousa le dernier duc de Guise, dont elle eut un fils, qui mourut vite. " Le mérite, dit Mademoiselle dans ses Mémoires, qu’avaient autrefois en France les Lorrains du temps du Balafré et de tous ces illustres MM. de Guise, n’avait pas continué dans tout ce qui était resté du même nom. " Le duc de Guise, mari de Mlle d’Alençon, n’avait qu’un pliant devant sa femme : il ne mangeait qu’au bout de la table, encore fallait-il qu’on lui eût permis de s’asseoir. : Park and Suites propriétaires M. Boistard, capitaine employé à Saint-Cyr, a bien voulu me communiquer un recueil manuscrit contenant vingt-sept lettres de l’abbé de Rancé à Mme de Guise. La lettre écrite du 3 mars 1692 parle de la mort d’un solitaire de La Trappe. Ces lettres parlent aussi de Jacques II : " On est inexorable, dit Rancé, pour ceux qui n’ont pas la fortune de leur côté. " Rancé affirme, dans la lettre du 7 septembre 1693, " que le propre d’un chrétien est d’être sans souvenir, sans mémoire et sans ressentiment. " Quand on a, un siècle plus tard, vu passer 1793, il est difficile d’être sans souvenir. : Proprietaire Park and Suites Louis XIV avait de l’affection pour Mme de Guise, bien qu’il s’emportât contre elle lorsqu’elle s’enfuit à La Trappe sur le bruit que le prince d’Orange allait descendre en France. Quand elle allait à l’abbaye, elle y passait plusieurs jours. Mme de Guise mourut à Versailles, le 17 mars 1696 ; elle avait vendu à Louis XIV le palais d’Orléans, aujourd’hui le palais du Luxembourg. Elle fut enterrée non à Saint-Denis, mais aux Carmelites. L’oraison funèbre de Mme de Guise fut prononcée à Alençon par le Père Dorothée, capucin : c’est toute la pompe que la religion livrée à elle seule accordait aux grands. : Park and Suites propriétaires Immédiatement avec Mme de Guise parut à La Trappe le duc de Saint-Simon. Il faudrait presque révoquer en doute ce qu’il raconte de la manière dont il parvint à faire croquer par Rigaut le portrait de Rancé, si Maupeou n’avait rapporté les mêmes détails. Le père de Saint-Simon tenait son titre de Louis XIII ; il avait acheté une terre voisine de La Trappe ; il menait souvent son fils à l’abbaye. Saint-Simon serait très croyable dans ce qu’il rapporte s’il pouvait s’occuper d’autre chose que de lui. A force de vanter son nom, de déprécier celui des autres, on serait tenté de croire qu’il avait des doutes sur sa race. Il semble n’abaisser ses voisins que pour se mettre en sûreté. Louis XIV l’accusait de ne songer qu’à démolir les rangs, qu’à se constituer le grand-maître des généalogies. Il attaquait le parlement, et le parlement rappela à Saint-Simon qu’il avait vu commencer sa noblesse. C’est un caquetage éternel de tabourets dans les Mémoires de Saint-Simon. Dans ce caquetage viendraient se perdre les qualités incorrectes du style de l’auteur, mais heureusement il avait un tour à lui ; il écrivait à la diable pour l’immortalité. : Proprietaires Park and Suites Le duc de Penthièvre parut plus tard à La Trappe : Saint-Simon ne se put guérir de l’âcreté de son humeur dans une solitude où le petit fils du comte de Toulouse perfectionna sa vertu : le fiel et le miel se composent quelquefois sous les mêmes arbres. Pieux et mélancolique, le duc de Penthièvre fit augmenter, s’il ne bâtit pas entièrement, l’abbatiale, où il aimait se retirer, en prévision du martyre de sa fille. La princesse de Lamballe, enfant, venait s’amuser à la maison-Dieu ; elle fut massacrée après la dévastation du monastère. Sa vie s’envola comme ce passereau d’une barque du Rhône, qui, blessé à mort, fait pencher en se débattant l’esquif trop chargé. : Park and Suites propriétaires Pellisson fréquentait La Trappe. Il s’était flatté de faire consentir le roi à certain arrangement. Rancé insistait pour que sa communauté eût le droit de choisir un prieur. " Je ne doute pas, mandait-il à Pellisson, que vous ne voyiez mieux que moi tout ce que je ne vous dis pas sur cette matière, parce que vos connaissances sont plus étendues et vont beaucoup plus loin que les miennes. " : Propriétaires Park and Suites Pellisson abjura le protestantisme en 1670, à Chartres, entre les mains de l’évêque de Comminges, et s’attacha ensuite à Bossuet. Pellisson est célèbre pour avoir élevé une araignée : il demeura ferme dans le procès de Fouquet, si bien débrouillé par M. Monmerqué. Il écrivit, en défense de son ancien patron, trois mémoires sur lesquels on pourrait encore jeter les yeux avec fruit. Louis XIV le ménagea ; il s’aperçut que la conquête lui ferait honneur et ne serait pas difficile ; mais comme l’ancien commis des finances mourut sans confession, on le soupçonna toujours. Rancé le défendit toujours : la célébrité adoucissait sa foi. Rancé avait peut-être vu Pellisson chez le cardinal de Richelieu lors de la création de l’Académie. Pellisson avait aimé Mlle de Scudéry ; il n’était pas beau, elle ne perdit point sa bonne réputation. : Park and Suites propriétaires Bossuet, camarade de collège de Rancé, visita son condisciple ; il se leva sur La Trappe comme le soleil sur une forêt sauvage. L’aigle de Meaux se transporta huit fois à cette aire. Ces différents vols vont toucher à des faits dont la mémoire est restée. En 1682 Louis XIV s’établit à Versailles. En 1685 Bossuet composa à La Trappe l’avertissement du Catéchisme de Meaux . En 1686 l’orateur mit fin à ses Oraisons funèbres par le chef-d’œuvre qu’il prononça devant le cercueil du grand Condé. En 1696 s’en alla à Dieu Sobieski, ancien mousquetaire de Louis le Grand. Sobieski entra dans Vienne par la brèche qu’avait ouverte le canon des Turcs. Les Polonais sauvèrent l’Europe, qui laisse exterminer aujourd’hui la Pologne. L’histoire n’est pas plus reconnaisante que les hommes. : Propriétaire Park and Suites La Trappe était le lieu où Bossuet se plaisait le mieux : les hommes éclatants ont un penchant pour les lieux obscurs. Devenu familier avec le chemin du Perche, Bossuet écrivait à une religieuse malade : " J’espère bien vous rendre, à mon retour de La Trappe, une plus longue visite ", paroles qui n’ont d’autre mérite que d’être jetées à la poste en passant et d’être signées : Bossuet. : Park and Suites propriétaires Bossuet trouvait un charme dans la manière dont les compagnons de Rancé célébraient l’Office divin : " Le chant des Psaumes, dit l’abbé Ledieu, qui venait seul troubler le silence de cette vaste solitude, les longues pauses de Complies, le son doux, tendre et perçant du Salve Regina , inspiraient au prélat une sorte de mélancolie religieuse. " A La Trappe il me semblait en effet pendant ces silences ouïr passer le monde avec le souffle du vent. Je me rappelais ces garnisons perdues aux extrémités du monde et qui font entendre aux échos des airs inconnus, comme pour attirer la patrie : ces garnisons meurent, et le bruit finit. : Park and Suites propriétaires Bossuet assistait aux offices du jour et de la nuit. Avant Vêpres, l’évêque et le réformateur prenaient l’air. On m’a montré près de la grotte de Saint-Bernard une chaussée embarrassée de broussailles qui séparait autrefois deux étangs. J’ai osé profaner, avec les pas qui me servirent à rêver René, la digue où Bossuet et Rancé s’entretenaient des choses divines. Sur la levée dépouillée je croyais voir se dessiner les ombres jumelles du plus grand des orateurs et du premier des nouveaux solitaires. : Park and Suites proprietaires Bossuet reçut le viatique le lundi saint de l’année 1704 : il y avait quatre ans que Rancé n’existait plus. Bossuet se plaignait d’être importuné de sa mémoire, sa garde lui soutenait la tête : " Cela serait bon, disait-il, si ma tête pouvait se tenir. " Dans un de ces moment, l’abbé Ledieu lui prononça le mot de gloire ; Bossuet reprit : " Cessez ces discours ; demandez pour moi pardon à Dieu. " : Park and Suites propriétaires Le 12 avril 1704, les pieds et les mains du moribond s’engourdirent. Un peu avant quatre heures et demie du matin il expira : c’était l’heure où son ami Rancé priait aux approches du jour. L’aigle qui s’était en passant reposé un moment dans ce monde reprit son vol vers l’aire sublime dont il ne devait plus descendre : il n’est resté de ce sublime génie qu’une pierre. : Park and Suites propriétaire Rancé eut d’abord la pensée de se démettre de son abbaye ; il consulta Bossuet au mois de décembre 1682. Bossuet lui répondit d’attendre. Dans cette année le père d’un jeune mousquetaire réfugié à La Trappe se plaignit de la captation dont on avait usé envers son fils, il ne reçut de l’abbé que ces mots : " Vous le quitterez bientôt. " : Park and Suites propriétaires En ce temps-là mourut l’abbé de Prières. J’en ai souvent parlé. Il fit écrire à Rancé par un prêtre : " L’abbé de Prières m’ordonna dans les derniers moments de sa vie de vous donner avis de sa mort en vous témoignant l’estime qu’il a conservée pour vous jusqu’au dernier soupir. " : Park and Suites proprietaires Ces honnêtes gens se léguaient leur estime. : Park and Suites propriétaires De toutes les accusations portées contre Rancé aucune ne s’appuyait sur une apparence de vérité, excepté celle de jansénisme. On a une lettre de lui, adressée en 1676 à M. de Brancas ; elle s’exprime ainsi : : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Je vous dis, en parlant de M. Arnauld et de ces messieurs, que le pape était content d’eux, et qu’il avait reçu leur signature en la manière qu’ils l’avaient donnée ; vous me répondîtes, ce que déjà des personnes de piété m’avaient donné comme une chose constante, qu’ils l’avaient surpris, et que le pape avait fait comme ceux qui mettent la main devant leurs yeux, et font semblant de ne pas voir. Cependant monsieur, il m’est tombé entre les mains, depuis quelques jours, l’arrêt qui a été donné contre M. l’évêque d’Angers, qui porte expressément que le pape, avec beaucoup de prudence, a voulu recevoir la signature de quelques particuliers avec une explication plus étendue pour les mettre à couvert de leurs scrupules et des peines portées par les constitutions. Tellement, monsieur, que non seulement il n’a pas fait semblant de ne pas voir qu’ils aient signé avec explication mais même il l’a prouvé et s’en est contenté. Je suis bien heureux monsieur, de n’avoir jugé personne. Où en serais-je réduit si j’avais condamné des gens que le pape reçoit dans le fait même pour lequel je les aurais condamnés ? Et à quelle réparation ne serais-je point tenu si j’avais porté un jugement contre eux, et que j’eusse donné à d’autres de faire la même chose sur mon témoignage ! car dans le fond j’aurais, contre le respect que je dois au pape et contre ses intentions, condamné ceux qu’il justifie, et considéré comme personnes qui sont dans l’erreur et dans la désobéissance celles dont il est satisfait et qu’il reçoit dans son sein et dans sa communion et par une conduite pleine de charité et de sagesse. Je vous assure, monsieur, qu’il ne m’arrivera pas de juger, et que je serai plus religieux que jamais dans les résolutions que j’ai prises sur ce sujet-là. Je vous parle sans passion et dans un désintéressement entier de tous les partis (car je n’en ai aucun et je suis incapable d’en avoir que celui de l’Église), mais dans la créance que c’est Jésus-Christ qui me met au cœur ce que je vous vas dire. Il est impossible que Dieu demande compte ni à vous ni à moi de ce que nous nous serons abstenus de juger, n’ayant pour cela ni caractère ni obligation ; mais il se peut très bien faire qu’une conduite opposée chargerait nos consciences, quelque bonnes que soient nos intentions, si ceux qui ont autorité ou qui ont obligation de juger se mécomptent pour y avoir apporté toute l’application, les soins et la diligence nécessaires. Ils peuvent espérer que Dieu, qui connaît le fond de leurs cœurs, leur fera miséricorde ; mais pour ceux qui s’avancent et qui n’ont point de mission, si ce malheur leur arrive, ils ne peuvent attendre qu’une punition rigoureuse ; car dès le moment qu’ils se sont ingérés et ont usurpé un droit qui ne leur appartenait point ils ont mérité que Dieu les abandonne à leurs propres ténèbres. Je vous assure, monsieur, soit que je pense que Jésus-Christ nous a déclaré qu’il châtierait d’un supplice éternel celui qui dirait à son frère une légère injure, ou que je me regarde comme étant sur le point d’être jugé moi-même, il n’y a rien dont je sois plus éloigné que de juger les autres. : Park and Suites propriétaires Voilà quelle doit être la disposition de tout homme qui ne sera point prévenu, qui regardera les choses dans leur vérité, sans intérêt et sans passion ; mais le mal est que nous croyons n’en pas avoir, parce que nous n’en avons point de propre et de particulière. Cependant nous sommes souvent engagés dans celles des autres sans nous en apercevoir. Pour moi, je suis persuadé qu’en de telles manières la voie la plus sure est de demeurer dans la soumission et dans le silence. C’est le moyen de m’attirer tous les partis et de ne plaire à personne ? mais, pourvu que je plaise à Dieu et que je me tienne dans son ordre, je ne me mets point en peine de quelle manière les hommes expliqueront ma conduite. Véritablement je ne sais plus de ce monde, et je ne suis pas assez malheureux pour y rentrer après l’avoir quitté par le dessein que j’aurais de le contenter contre mon devoir et les mouvements de ma conscience. Vous connaîtrez sans doute, monsieur, qu’il est si difficile, lorsqu’on parle dans les causes, même les plus justes, de se tenir dans les règles de la modération et de la charité, que ceux-là sont heureux que Dieu a mis dans des états où rien ne les oblige ni de parler ni de se produire ; et je vous confesse que je ne me lasse point d’admirer et de plaindre en même temps l’aveuglement de la plupart des hommes qui ne font non plus de difficulté de dire : Cet homme est schismatique, que s’ils disaient : Il a le teint pâle et le visage mauvais. Quand je vous dis, monsieur, que je ne vous parle que pour vous seul, ce n’est pas que je ne veuille bien que l’on sache quels sont mes sentiments et mes pensées sur ce point-là ; mais je serais encore plus aise, comme c’est la vérité, que l’on ne s’imagine pas que je m’occupe des affaires qui ne me regardent point. Je ne saurais m’empêcher de vous dire encore qu’il n’y a rien de moins vrai que ce que l’on dit que je faisais pénitence d’avoir signé le formulaire , puisque je le signerai toutes les fois que mes supérieurs le désireront, et que je suis persuadé qu’en cela mon sentiment est le véritable. Mais je ne nie point que dans le nombre presque infini de crimes et de maux dont je me sens redevable à la justice divine, celui d’avoir imputé aux personnes qu’on appelle jansénistes des opinions et des erreurs dont j’ai reconnu dans la suite qu’ils n’étaient pas coupables n’y puisse être compris. Etant dans le monde, avant que je pensasse sérieusement à mon salut, je me suis expliqué contre eux en toute rencontre, et me suis donné sur cela une entière liberté, croyant que je le pouvais faire sur la relation des gens qui avaient de la piété et de la doctrine. Cependant je me suis mécompté, et ce ne sera point une excuse pour moi au jugement de Dieu, d’avoir cru et d’avoir parlé sur le rapport et sur la foi des autres. Cela m’a fait prendre deux résolutions que j’espère de garder inviolablement avec la grâce de Dieu : une, de ne croire jamais le mal de personne, quelle que soit la piété de ceux qui le diront, à moins qu’ils ne me fassent voir une évidence ; l’autre est de ne rien dire jamais, à moins qu’avec l’évidence je n’y sois engagé par une nécessité indispensable ; celui qui craint les jugements de Dieu et qui sait qu’il a mérité d’en être jugé avec rigueur est bien malheureux quand il juge ses frères, puisque le plus grand de tous les moyens pour engager Jésus-Christ à nous juger dans sa miséricorde est de nous abstenir de juger. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Je croirais faire un mal si je soupçonnais leur foi (des jansénistes) ; ils sont dans la communion et dans le sein de l’Église, elle les regardé comme ses enfants ; et par conséquent je ne puis et ne dois les regarder autrement que comme mes frères. Vous dites, monsieur, qu’ils sont suspects ; mais Dieu me préserve de me conduire par mes soupçons. Je sais par ma propre expérience, et je l’éprouve tous les jours, jusqu’où va l’injustice et la violence de ceux qu’on appelle molinistes. Il n’y a point de calomnies dont ils n’essayent de ruiner ma réputation, point de bruits injurieux qu’ils ne répandent contre ma personne ; comme ils ne sauraient attaquer mes mœurs, ils attaquent ma foi et ma croyance, et trouvent dans les règles de leur morale et dans la fausseté de leurs maximes qu’il leur est permis de dire contre moi tous les maux que l’envie et la passion leur peut suggérer. Circumveniamus justum, quonian inutilis est nobis et contrarius est operibus nostris . Ma conduite n’est pas conforme à la leur ; mes maximes sont exactes, les leurs sont relâchées ; les voies dans lesquelles j’essaye de marcher sont étroites, celles qu’ils suivent sont larges et spacieuses : voilà mon crime ; cela suffit, il faut m’opprimer et me détruire. Opprimamus pauperem justum : gravis est nobis etiam ad vivendum, quoniam dissimilis est aliis vita illius . : Park and Suites propriétaires Comment voulez-vous, monsieur, que je leur donnasse quelque créance ; et peuvent-ils passer pour autre chose dans mon esprit que pour des emportés et des injustes ? En quel endroit de l’Ecriture et des livres des saints Pères ces gens, si zélés pour la défense de la vérité, ont-ils lu qu’ils puissent en conscience imputer le plus grand de tous les crimes sous des imaginations toutes pures, et décrier par toutes sortes de voies publiques et secrètes des personnes qui servent Dieu dans la retraite et dans le silence, qui ne se mêlent ni des contestations ni des affaires, qui donnent de l’édification à l’Église, et dont la vie, de l’aveu même de ceux qui ne les aiment pas, est irrépréhensible ? Jugez vous-même, monsieur, qu’est-ce qui se peut présenter plus naturellement lorsqu’il me revient quelque chose des soupçons que l’on forme contre les jansénistes, sinon que, puisque les molinistes ne font nul scrupule de m’imputer des excès dont je ne suis pas moins exempt que vous-même, quoique je n’aie jamais rien dit à leur désavantage et qu’ils n’aient aucun sujet de se plaindre de moi, il est très possible qu’ils attribuent des erreurs imaginaires à des personnes qui n’ont pas eu pour eux les mêmes égards ni les mêmes ménagements, et contre lesquels ils ont depuis si longtemps une guerre toute déclarée ? Pour vous parler franchement, monsieur, je ne suis rien moins que moliniste, quoique je sois parfaitement soumis à toutes les puissances ecclésiastiques. Je ne pense point comme eux pour ce qui regarde la grâce de Jésus-Christ, la prédestination de ses saints et la morale de son Evangile, et je suis persuadé que les jansénistes n’ont point de mauvaise doctrine. Ce serait une grande faiblesse de régler sa conduite sur les caprices et les imaginations du monde ; et les gens de bien qui ne regardent que Dieu dans toutes les circonstances de leur vie ne se mettent guère en peine que l’on se scandalise de leur procédé lorsqu’il n’y a rien qui ne soit dans l’ordre et dans les règles. Le scandale ne retombe point sur eux, mais sur ceux qui veulent trouver des sujets d’en prendre des occasions qui ne sont point blâmables. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Enfin, monsieur, j’ai vu, depuis que j’ai quitté le monde, les différents partis qui ont agité l’Église. J’ai vu de tous les côtés les intérêts et les passions qui les ont continués, et par la grâce de Dieu je n’y ai pris aucune part que celle de m’en affliger, d’en gémir devant Dieu et de le prier d’inspirer des sentiments de paix et de charité à ceux qui paraissent en avoir de tout contraires. J’ai vécu entre les uns et les autres dans un état de suspension, je me suis soumis à l’Église sans avoir de liaison avec personne, parce que j’ai cru qu’il n’y en avait point qui ne fût dangereuse et que le meilleur des partis était de n’en point avoir, mais de s’attacher simplement à Jésus-Christ et à ceux auxquels il a donné sa puissance et son autorité dans son Église. J’ai demeuré dans le repos et dans le silence ; et comme je pense souvent à cette grande vérité, que Dieu jugera sans miséricorde ceux qui auront jugé leurs frères sans compassion, je me suis abstenu de m’expliquer et de condamner la conduite et les sentiments de personne sachant que je ne le devais pas, à moins que d’avoir des évidences et des certitudes que je n’ai jamais eues et d’y être engagé par de véritables nécessités. Je n’ai nul dessein de plaire aux hommes, je ne recherche ni leur approbation ni leur estime, et je sais trop que Dieu ne marque jamais plus clairement dans ceux qui sont à lui et qu’il ne rejette point les services qu’ils lui rendent, que quand il permet qu’on les persécute ; et la seule peine que j’aie est de voir que ces gens-là engagent leurs consciences comme s’ils ne savaient pas que Dieu jugera les calomniateurs avec autant de rigueur et de sévérité que les homicides et les adultères. : Park and Suites propriétaires Il me reste, monsieur, une autre affaire, qui est d’empêcher qu’on ne croie que je favorise le parti des molinistes ; car je vous avoue que la morale de la plupart de ceux qui en sont est si corrompue, les maximes si opposées à la sainteté de l’Evangile et à toutes les règles et instructions que Jésus-Christ nous a données, ou par sa parole où par le ministère de ses saints, qu’il n’y a guère de choses que je puisse moins souffrir que de voir qu’on se servît de mon nom pour autoriser des sentiments que je condamne de toute la plénitude de mon cœur. Ce qui me surprend dans ma douleur, c’est que sur ce chapitre tout le monde est muet, et que ceux même qui font profession d’avoir du zèle et de la piété gardent un profond silence, comme s’il y avait quelque chose de plus important dans l’Église que de conserver la pureté de la foi dans la conduite des âmes et dans la direction des mœurs. Pour moi qui n’ai jamais pris de chaleur contre personne parce que je me suis toujours préservé de toutes sortes de liaisons quand je regarde les choses dans le désintéressement d’un homme qui ne veut avoir que Dieu et sa vérité devant les yeux, et que j’essaye de discerner ce qui fait qu’on est si échauffé de certaines matières et que sur les autres on n’a que de l’indifférence et de la froideur, rien ne se présente plus naturellement sinon que ce qui donne le mouvement à la plupart des hommes, c’est l’intérêt que d’un côté il y a à plaire et à gagner, et que de l’autre il n’y a rien qu’à perdre (j’entends de ceux qui sont théologiens et qui ne peuvent ignorer le fond et les conséquences des choses) ; et comme je n’ai rien à perdre ni à gagner en ce monde, et que j’ai réduit à l’éternité toute seule mes prétentions et mes espérances, ce sont des tempéraments et des retenues que je ne puis goûter ni comprendre. En vérité, si Dieu n’a pitié du monde et s’il n’empêche l’effet de l’application avec laquelle on travaille à détruire les maximes véritables pour en substituer d’autres en leur place, qui ne le sont pas, les maux se multiplieront, et l’on verra dans peu une désolation presque générale. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Je n’ai point abrégé cette lettre, trop longue pour nous ; elle décide une question si vivante alors, maintenant si morte. Le jansénisme par son âpreté devait plaire à un solitaire. Tout cela nous paraîtra accablant aujourd’hui, car l’esprit humain n’a plus la force de se tenir debout. Rancé, influencé par Bossuet, changea d’opinion ; il cessa de tolérer ce qu’il avait respecté. La permanence n’appartient qu’à Dieu. Manet in aeternum . : Park and Suites propriétaires Dans l’année 1678, Rancé fit au maréchal de Bellefonds une déclaration de ses principes : Bellefonds était ce même maréchal puni à la guerre pour deux désobéissances heureuses, et auquel Bossuet écrivit une lettre sur la conversion de Mme de La Vallière. La lettre de Rancé est devenue rare : il s’agissait de repousser les accusations qui s’élevaient contre les rigueurs de La Trappe : : Park and Suites proprietaire S’il n’est pas impossible, dit l’abbé au maréchal, de chanter les cantiques du Seigneur dans une terre étrangère, il faut croire cependant qu’il est difficile de garder fidèlement ses voies lorsqu’on est environné d’affaires et de plaisirs. Dieu n’a pas commandé à tous les hommes de quitter le monde ; mais il n’y en a point à qui il n’ait défendu d’aimer le monde. : Park and Suites propriétaires Ma profession veut que je me regarde comme un vase brisé qui n’est plus bon qu’à être foulé aux pieds : et, dans la vérité, si les hommes me prennent par des endroits par où je ne suis pas tel qu’ils me croient, il y a en moi des iniquités qui ne sont connues de personne et sur lesquelles on ne me dit mot ; de sorte que je ne puis ne pas croire que les injustices qui me viennent du monde ne soient des justices secrètes et véritables de la part de Dieu, et ne pas considérer en cela les hommes comme des exécuteurs de ses vengeances. C’est la disposition dans laquelle je suis, et que je dois conserver, d’autant plus que les extrémités de ma vie sont proches : aux portes de l’éternité, il n’y a rien de plus puissant pour faire que Dieu me juge dans sa clémence que d’être jugé des hommes sans pitié. " Dans l’année 1679 Bellefonds appela Rancé à Paris. Ces Bellefonds de Normandie étaient sortis des Bellefonds de Touraine. La marquise du Châtelet, fille du maréchal, vécut très pauvre avec son mari à Vincennes, dont Bellefonds était gouverneur ; il mourut dans le château où l’attendait le duc d’Enghien, qui n’avait point encore paru sur la terre. Rancé était mandé par le maréchal pour voir Mme de La Vallière ; il se connaissait dans le mal dont elle était attaquée.

Park and suites proprietaires:L'appart-hôtel Park&Suites Elégance Lyon Gerland se situe dans le quartier de Gerland en plein développement, au pied du métro Jean Jaurès et à deux pas du centre-ville. Lyon vous surprendra par son patrimoine historique, architectural, culturel et gastronomique remarquable, comme l’attestent les nombreux titres décernés à la ville : capitale mondiale de la gastronomie, capitale de la Résistance, capitale de l'imprimerie et capitale de la soie. Le saviez-vous : « c’est dans ce quartier appelé La Mouche que les premiers bateaux de tourisme fluvial ont été créés. Le nom des bateaux mouches parisiens vient de ce quartier »

Indifférent et mélancolieux, cet Italien francisé se trouva sur le pavé lorsque Louis XIV eut jeté les baladins à la porte, même en respectant beaucoup trop en eux leur vie passée et l’habit qu’ils avaient sali. Place entre la Fronde, qui permettait tout, et le maître de Versailles, qui ne souffrait rien, le coadjuteur s’écriait : " Est-il quelqu’un pire que moi ? " avec le même orgueil que Rousseau s’écrie : " Est-il quelqu’un meilleur que moi ? " Retz continua ses passepieds jusqu’à sa mort : mais il faut être Richelieu pour ne pas s’amoindrir en dansant une sarabande, castagnettes aux doigts, et en pantalon de velours vert. : Park and Suites propriétaires Ce n’est donc pas à l’hôtel du cardinal de Retz que Rancé aurait pu apprendre à se plaire dans la capitale du monde chrétien. La société de Rome ne pouvait lui offrir aucune ressource. : Proprietaires Park and Suites Néanmoins, à l’époque de Rancé Rome n’était pas dépourvue de Français dignes de lui : en 1664 Poussin avait acheté, de la dot de sa femme, une maison sur le mont Pincio, auprès d’un casino de Claude Lorrain, en face de l’ancienne retraite de Raphael, au bas des jardins de la villa Borghèse ; noms qui suffisent pour jeter l’immortalité sur cette scène. Le Poussin mourut au mois de novembre 1665, et fut enterré dans Saint-Laurent in Lucinia . Si Rancé eût attendu seulement cinq ou six mois, il aurait pu assister à des funérailles avec l’abbé Nicaise, auteur d’un voyage à La Trappe, là où je n’ai eu que l’honneur de placer un buste. Le réformateur aimait les tableaux, témoin ceux qu’il avait lui-même esquissés : en voyant le cercueil du Poussin, il aurait été touché, tandis que se serait augmenté son mépris pour la gloire humaine. " J’ai rencontré, Poussin, dit Bonaventure d’Argonne ? dans les débris de Rome, ou dessinant sur les bords du Tibre. " L’abbé Antoine Arnauld, de la génération de Port-Royal, affilié depuis à La Trappe, avait aussi fréquenté l’auteur du tableau du Déluge. Ce tableau rappelle quelque chose de l’âge délaissé et de la main du vieillard : admirable tremblement du temps ! souvent les hommes de génie ont annoncé leur fin par des chefs-d’œuvre : c’est leur âme qui s’envole. : Park and Suites propriétaires Enfin la Léonora de Milton pouvait, à la rigueur, exister : Mazarin l’avait fait venir à ses concerts ; peut-être était-elle là, ne rendant plus aucun bruit ; lyre sans cordes. Rancé ne fut pas touché de la grandeur, des campagnes romaines, ces sortes d’idées n’étaient pas encore nées : toutefois saint François avait chanté la beauté de la création éclose de la bonté de Dieu. Il y avait bien des images dignes de la mélancolie dans cette terre de tous les regrets ; Rancé eût pu marcher avec les derniers pas du jour sur le sommet du Soracte ; du haut du mont Marius, il eût aperçu les plages de Civita-Vecchia ; à Ostie il eût rejoint le sable facile à se creuser. Lord Byron avait marqué sa fosse aux grèves de l’Adriatique. Mais rien ne plaisait à Rancé, dont le cœur était plus triste que la pensée. : Propriétaires Park and Suites Et cependant, s’il ne s’était trop enseveli dans la préoccupation de ses fautes, il eût rencontré dans Rome même de quoi contenter sa ferveur. Partout se présentaient à lui des oratoires dans des parcours abandonnés semés de fleurs, dans ces asiles dont le Père Lacordaire a fait cette peinture : : Park and Suites propriétaires Au son d’une cloche toutes les portes du cloître s’ouvraient avec une sorte de douceur et de respect. Des vieillards blanchis et sereins, des hommes d’une maturité précoce, des adolescents en qui la pénitence et la jeunesse laissaient une nuance de beauté inconnue du monde, tous les temps de la vie apparaissaient ensemble sous un même vêtement. La cellule des cénobites était pauvre, assez grande pour contenir une couche de paille ou de crin, une table et deux chaises ; un crucifix et quelques images pieuses en étaient tout l’ornement. De ce tombeau qu’il habitait pendant ses années mortelles, le religieux passait au tombeau qui précède l’immortalité. Là même il n’était point séparé de ses frères vivants et morts. On le couchait, enveloppé de ses habits, sous le pavé du chœur ; sa poussière se mêlait à la poussière de ses aïeux, pendant que les louanges du Seigneur chantées par ses contemporains et ses descendants du cloître remuaient encore ce qui restait de sensible dans ses reliques. O maisons aimables et saintes ! on a bâti sur la terre d’augustes palais, on a élevé de sublimes sépultures, on a fait à Dieu des demeures presque divines ; mais l’art et le cœur de l’homme ne sont jamais allés plus loin que dans la création du monastère. : Propriétaire Park and Suites Déjoué dans ses négociations comme dans ses sentiments, Rancé s’enferma dans sa vie. Il soigna un serviteur qui pensa mourir : inflexible pour lui, il pliait sa vie pour les autres. Il ne buvait que de l’eau, ne mangeait que du pain ; sa dépense par jour ne passait pas six oboles, prix d’une couple de colombes ; mais il s’abstenait de ces doux oiseaux qui coûtent si peu cher Ne pouvant faire auprès des hommes les affaires de Dieu, il tâchait de faire auprès de Dieu les affaires des hommes. : Park and Suites propriétaires Il ne voulait voir, dit Maupeou, ni les anciens monastères ni les anciens monuments de la magnificence romaine, cirques, théâtres, arcs de triomphe, trophées, portiques, colonnes, pyramides, statues et palais, imitant en cela le célèbre Ammonius, qui accompagnant Athanase à Rome n’y voulut voir que le fameux temple dédié aux apôtres saint Pierre et saint Paul. Rancé fréquentait les églises, passant les heures à prier dans ces habitacles oubliés sur tant de collines célèbres. : Park and Suites propriétaires La pénitence sortie de Rome errait à l’entour ; pauvre piferario des Abruzzes, elle faisait entendre le son de sa musette devant une madone. Rancé s’avançait quelquefois seul devant le labyrinthe des cercueils, soubassement de la cité vivante. Il n’y a peut-être rien de plus considérable dans l’histoire des chrétiens que Rancé inconnu priant à la lumière des étoiles, appuyé contre les aqueducs des césars à la porte des catacombes ; l’eau se jetait avec bruit par-dessus les murailles de la ville éternelle, tandis que la mort entrait silencieusement au-dessous par la tombe. : Park and Suites proprietaires Rancé avait désiré accomplir les fêtes de Noël dans un couvent de son ordre ; il y renonça lorsqu’il eut appris d’un vieux moine qu’on ne faisait point à table de lecture pieuse et qu’on jouait aux cartes après souper. Confiné dans sa maison, il écrivait : " Je passe ici ma vie dans une langueur et dans une misère que je ne puis vous exprimer. Rome m’est aussi peu supportable que la cour me l’était autrefois. Je ne vous dirai rien des curiosités de Rome : je ne les vois point et je ne me sens touché d’aucun désir de les voir. Mon unique consolation est celle que je trouve au tombeau des princes des apôtres et des saints martyrs, où je me retire le plus souvent qu’il est possible. " : Park and Suites propriétaires Enfin, ayant tout épuisé, Rancé songea à son retour : il emportait quelques reliques que lui avait données l’évêque de Porphyre, sacriste d’Alexandre VII. Saint Bernard retourna, jeune encore, à son couvent avec une dent de saint Césaire : ne vieillissons point en quelque lieu que ce soit, de peur devoir mourir autour de nous jusqu’à notre renommée. Avant de quitter Rome, Rancé obtint du pape la licence de se retirer à la Grande Chartreuse : ce permis existe ; il est resté comme le bref d’un songe. Rancé n’exécuta pas tout le bien qu’il avait rêvé : en compensation des bonnes intentions perdues on aperçoit dans les Olim des intentions de fautes qui n’ont jamais été commises. L’esprit du réformateur errait partout où il n’y avait point d’hommes ; il ne s’arrêtait qu’à l’orée d’un champ, au feu de chaume du pâtre. Descendu de l’Italie, Rancé visita dans la Vallée d’Absinthe la poussière du grand abbé de Clairvaux, si toutefois elle renferme cette poussière : il y voulut demeurer ; on le refusa. L’abbé de Prières avait mis Rancé sous la conduite de l’abbé du Val-Richer, qu’on appelait dans le siècle Dominique-Georges : les héros d’Homère avaient des noms vulgaires pour les peuples. : Park and Suites propriétaire On ne vit donc point Rancé suspendu dans les abîmes de saint Bruno ou attaché à la tombe de saint Bernard : c’eût été plus éclatant pour le poète, moins grand pour le saint. Dieu, qui avait ses conseils, rappela Rancé à La Trappe, afin d’y établir la Sparte chrétienne. : Park and Suites propriétaires Rancé obtint une audience de congé du saint-père. Il partit au mois d’avril, accompagné du jugement du pontife qui condamnait l’étroite observance. De nos jours, l’auteur de l’Indifférence en matière de religion , repoussé dans ses réformes, a continué de croire qu’elles s’accompliraient : une voix, est-il persuadé, partira on ne sait d’où ; l’Esprit de sainteté, d’amour, de vérité remplira de nouveau la terré régénérée. : Park and Suites proprietaires Voilà ce que pense l’immortel compatriote dont je pleurerais en larmes amères tout ce qui pourrait nous séparer sur le dernier rivage. Rancé, qui s’accotait contre Dieu, acheva son œuvre ; l’abbé de La Mennais s’est incliné sur l’homme : réussira-t-il ? L’homme est fragile et le génie pèse. Le roseau en se brisant peut percer la main qui l’avait pris pour appui. : Park and Suites propriétaires Ici commence la nouvelle vie de Rancé : nous entrons dans la région du profond silence. Rancé rompt avec sa jeunesse, il la chasse et ne la revoit plus. Nous l’avons rencontré dans ses égarements, nous allons le retrouver dans ses austérités. La pénitence était son arrière-garde ; il se mettait à sa tête, se retournait, et donnait avec elle sur le monde. Il paraissait dans son extérieur, disent les historiens, une majesté qui ne prévoit venir que du Dieu de majesté. Ceux à qui leur conscience remâcha quelque chose ne l’osaient venir rechercher, persuadés qu’il connaissait divinement ce qu’ils avaient de plus caché. " Qui me donnera, s’écriait-il, les ailes de la colombe pour fuir la société des hommes ! " Dans mes temps de poésie, j’ai mis moi-même ces paroles de l’Ecriture dans un chant de femme[Cymodocée. (N.d.A.)] . L’hymne de Rancé se termine par ces mots : " Les créatures me suivent partout ; elles m’importunent ; par mes yeux elles entrent dans mon esprit, et portent avec elles l’inquiétude. Fermons les yeux, ô mon âme ! tenons nous si éloignés de toutes ces choses que nous ne puissions les voir et en être vus. " : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Après ces éjaculations on surprenait le moine les yeux levés vers le ciel. Il devenait immense ; il s’agrandissait de toute la gloire éternelle. Il y a des tableaux qui représentent saint François aux bords de la mer, en face de petits anges réunis dans des branchages dépouillés. : Park and Suites propriétaires Le 20 mai 1666 revit Rancé dans les obscurs chemins du Perche. Ce n’étaient là ni les restes de la voie Appia, ni de la voie Claudia : Rancé ne rapportait aucun souvenir de Rome, où tant de passions se sont formées, d’où tant d’hommes n’ont point voulu revenir. Les Troyens restèrent à Albe avec leurs dieux. Rancé n’avait même pas cueilli, pour la joindre aux fleurs du printemps, qui commençaient à renaître à La Trappe, ces tubéreuses murales qui croissent sur l’enceinte ébréchée de Rome, où les vents transportent çà et là leurs échafauds mobiles. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Des divisions s’étaient élevées entre le prieur et le sous-prieur : le prieur avait rempli les cellules de meubles inutiles ; le travail des mains avait été diminué, les pratiques pieuses altérées ; le vin et le poisson reparaissaient sur les tables. Rancé, instruit à Rome de ces infractions, s’était hâté de mander à La Trappe : " Vous savez que les actions mortes ne sauraient plaire au Dieu de la vie. Gardez le silence autant avec vous-mêmes qu’avec les autres ; que votre solitude soit autant dans l’esprit et dans le cœur que dans la retraite extérieure de vos personnes ; que vos corps sortent de vos lits comme de vos tombeaux : au moment où je vous écris nos jours s’écoulent. " Les souvenirs d’Horace ne cessaient de vivre dans l’opulente mémoire de Rancé : Dum loquimur, fugerit invida aetas . : Park and Suites propriétaires Rancé remit la paix dans son monastère par la séparation de quelques chefs. Il se rendit ensuite au chapitre général de son ordre, qui se tint en l’année 1667. Un bref du pape de 1666 devait être reçu. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Rancé avait connu ce bref à Rome. Plusieurs abbés, l’abbé de Cîteaux à leur tête, l’acceptèrent. Rancé prit la parole, tout jeune qu’il était, et dit qu’il avait droit d’opiner comme ancien docteur par la date de son doctorat. Il soutint que le pape Alexandre VII n’avait ni vu ni connu ce bref. Il demanda acte de sa protestation, qu’appuyèrent les abbés de Prières, de Faukaumont, de Cadouin et de La Vieuville. L’abbé de Cîteaux s’émut ; Rancé tint ferme, vérifia le procès-verbal, et obligea le secrétaire à le corriger. L’abbé de Cîteaux, voulant la paix, nomma Rancé visiteur des provinces de Normandie, de Bretagne et d’Anjou. Rancé n’accepta pas la charge, mais le bref de Rome passa. Il supprimait le vicaire général de la réforme de France, et défendait les assemblées qu’avaient autorisées les arrêts du parlement et du conseil. Rancé à demi repoussé regagna son monastère. : Park and Suites propriétaires Si les travaux spirituels avaient été interrompus, les constructions matérielles n’avaient pas été suspendues à La Trappe. Les moines étaient eux-mêmes les architectes et les maçons. Des frères convers appendus au haut du clocher étaient ballottés par les vents et rassurés par leur foi. Celui qui plaça le coq sur l’édifice vint avant son entreprise se prosterner aux pieds de Rancé. La religion prit le frère par le bras, et il monta ferme. Les travailleurs se mettaient à genoux sur leurs cordes lorsque l’heure des prières venait à tinter. Rancé augmenta le couvent d’un nombre de cellules ; il éleva une mense pour la réception des étrangers. On aperçoit dans l’avant-cour du couvent les écussons insultés des armes de France. Rancé fit bâtir deux chapelles, l’une en l’honneur de saint Jean Climaque, l’autre en l’honneur de sainte Marie d’Égypte : j’en ai déjà parlé. Il déposa sur l’autel de l’église les reliques qu’il avait apportées de Rome, et qui s’enrichirent ensuite de quelques autres. Dans l’église il remplaça, et il eut tort, par un beau groupe, cette vierge de peu de prix qui, sur la cime des Alpes, rassérène les lieux battus des tempêtes. Rancé retira le couvent de la désolation humaine, et l’épura par la désolation chrétienne. Ces lieux, que les Anglais avaient fait retentir de leurs pas armés, ne répétèrent que le susurrement de la sandale. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE L’abbaye n’avait pas changé de lieu : elle était encore, comme au temps de la fondation, dans une vallée. Les collines assemblées autour d’elle la cachaient au reste de la terre. J’ai cru en la voyant revoir mes bois et mes étangs de Combourg le soir aux clartés allenties du soleil. Le silence régnait : si l’on entendait du bruit, ce n’était que le son des arbres ou les murmures de quelques ruisseaux ; murmures faibles ou renflés selon la lenteur ou la rapidité du vent ; on n’était pas bien certain de n’avoir pas ouï la mer. Je n’ai rencontré qu’à l’Escurial une pareille absence de vie : les chefs-d’œuvre de Raphael se regardaient muets dans les obscures sacristies : à peine entendait-on la voix d’une femme étrangère qui passait. : Park and Suites propriétaires Rentré dans son royaume des expiations, Rancé dressa des constitutions pour ce monde, convenables à ceux qui pleuraient. Dans le discours qui précède ces constitutions, il dit[Constitutions de l’abbaye de La Trappe, Paris, 1671. (N.d.A.)] : Park and Suites proprietaire L’abbaye est sise dans un vallon fort solitaire ; quiconque voudra y demeurer n’y doit apporter que son âme : la chair n’a que faire là-dedans. : Park and Suites propriétaires On croit lire quelque fragment des Douze Tables , ou la consigne d’un camp des quarante-deux stations israélites. On remarque ces prescriptions : : Proprietaire Park and Suites On se lèvera à deux heures pour matines ; on fera l’espace d’entre les coups de la cloche fort petit, pour ôter lieu à la paresse. On gardera une grande modestie dans l’église, on fera tous ensemble les inclinations du corps et les génuflexions. On sera découvert depuis le commencement de matines jusqu’au premier psaume. : Park and Suites propriétaires On ne tournera jamais la tête dans le dortoir et l’on marchera avec gravité. On n’entrera jamais dans les cellules les uns des autres. On couchera sur une paillasse piquée, qui ait tout au plus un demi pied d’épaisseur. Le traversin sera de paille longue ; le bois de lit sera fait d’ais sur des tréteaux. " C’est dans l’obscurité de leurs cellules, dit M. Charles Nodier dans ses Méditations du Cloître , que Rancé cacha ses regrets et que cet esprit ingénieux, qui avait deviné à neuf ans les beautés d’Anacréon, embrassa à l’âge du plaisir des austérités dont notre faiblesse s’étonne. " : Proprietaires Park and Suites Au réfectoire on sera extrêmement propre ; on y aura toujours la vue baissée, sans néanmoins se pencher trop sur ce que l’on mange. Puis viennent sur l’usage du couteau et de la fourchette des recommandations qui semblent faites pour des enfants : le vieillard devant Dieu est revenu à l’innocence des jours puérils. : Park and Suites propriétaires Aussitôt que la cloche sonne pour le travail tous les religieux et novices se trouveront au parloir. On ira au travail assigné avec grande retenue et récollection intérieure, le regardant comme la première peine du péché. : Propriétaires Park and Suites Aux heures des récréations on bannira les nouvelles du temps. Dans les grandes sorties on pourra aller en silence avec un livre dans un endroit du bois hors de la hantise des séculiers. On tiendra le chapitre des coulpes deux fois la semaine : avant de s’accuser on se prosternera tous ensemble, et, le supérieur disant : Quid dicite ? chacun répondra d’un ton assez bas : Culpas meas . : Park and Suites propriétaires A l’infirmerie le malade ne se plaindra jamais : un malade ne doit avoir devant les yeux que l’image de la mort ; il ne doit rien tant appréhender que de vivre. : Propriétaire Park and Suites A ces constitutions Rancé ajouta des règlements ; ils commencent par ce prolégomène : " Je ne m’acquitterais pas de ce que je dois à Dieu, de ce que je vous dois, mes frères, ni de ce que je me dois à moi-même si je négligeais dans ma conduite quelque chose de ce qui peut vous rendre dignes de l’éternité. " : Park and Suites propriétaires Puis arrivent les instructions générales. : Park and Suites propriétaires On ne demeurera jamais seul dans aucun lieu dans l’obscurité, dit Rancé. Et cependant, sans s’en apercevoir, il mettait l’homme seul devant ses passions. : Park and Suites proprietaires Les observances en ce qui concerne les étrangers sont touchantes : on voyait des avertissements écrits en chaque chambre du quartier des hôtes. S’il est mort quelque parent proche, comme le père, la mère d’un religieux, l’abbé le recommande au chapitre sans le nommer, de manière que chacun s’y intéresse comme pour son propre père, et que la douleur ne cause ni douleur, ni inquiétude, ni distraction à celui des frères qu’elle regarde. La famille naturelle était tuée, et l’on y substituait une famille de Dieu. On pleurait son père autant de fois que l’on pleurait le père inconnu d’un compagnon de pénitence. Il y a des usages pour sonner la cloche selon les heures du jour et les différentes prières. Il y a des règles pour le chant : dans les psaumes, allez rondement jusqu’à la flexe : Park and Suites propriétaires Les calomnies publiées contre le monastère de La Trappe par les libertins, qui se moquaient des austérités, et par les jaloux, qui sentaient naître une autre immortalité pour Rancé, commençaient à s’accroître ; on avait sans cesse devant les yeux les premières erreurs du solitaire, on s’obstinait à ne voir dans sa conversion que des motifs de vanité. Ses plus grands amis, l’abbé de Prières, visiteur de l’ordre était lui-même épouvanté des réformes de La Trappe ; il écrivait à l’abbé : " Vous aurez beaucoup d’admirateurs, mais peu d’imitateurs. " : Park and Suites propriétaire Maubuisson, abbaye près de Pontoise, avait été bâtie par la reine Blanche, et l’on y voyait son tombeau : Rancé écrivit à la supérieure, découragée, de cette abbaye. Il écrivait à une autre femme, car tous les souffrants consultaient ce savant médecin qui avait essayé les remèdes sur lui-même : " Si l’ennui vous attaque, pensez que Jésus-Christ vous attend ; toute votre course et sa durée ne vous paraîtront qu’une vapeur dans ce point auquel il faudra qu’elle finisse. " : Park and Suites propriétaires Le 7 septembre 1672 Rancé présenta une requête au roi en faveur de la réforme ; il commence par dire que les anciens solitaires, dont il ne mérite de porter ni le nom ni l’habit, n’ont point fait difficulté de sortir du fond de leurs déserts pour le service de Dieu ; qu’à leur exemple il croirait manquer au plus saint de ses devoirs s’il se taisait ; que malheureusement il ne va parler que pour se plaindre, et que celui qui lui ouvre la bouche n’a mis sur ses lèvres que des paroles de douleur. De là passant à son sujet, il parle de l’ordre de Cîteaux, prêt à retomber dans les périls dont il est échappé, par le défaut de protection refusée à l’étroite observance établie par Louis XIII. Pendant que les solitaires ont vécu dans la perfection ils ont été considérés comme les anges tutélaires des monarchies ; ils ont soutenu, par le pouvoir qu’ils avaient auprès de Dieu, la fortune de l’empire : une sainte recluse avait connu en esprit ce qui se passait à la journée de Lépante. " Votre Majesté, ajoute Rancé, ne sera point surprise qu’étant obligé par le devoir de ma profession de me présenter à tous les instants au pied des autels du Roi du ciel, j’aborde une fois dans ma vie le trône du roi de la terre. " : Park and Suites proprietaires La cour de Rome, qu’avaient en vue les réformes trop austères de La Trappe, s’opposait aux exagérations de ses serviteurs ; Rancé annonçait son habileté en réveillant la passion du pouvoir dans le cœur de Louis XIV. : Park and Suites propriétaires Dans tous les bruits répandus, les uns dénonçaient Rancé pour sa doctrine, prétendant qu’elle n’était pas pure ; les autres le taxaient d’hypocrisie, les autres lui reprochaient d’introduire dans l’ordre des voies nouvelles. Le roi, vers la fin d’octobre 1673, lui accorda pour juger la question les commissaires qu’il avait demandés, l’archevêque de Paris, le doyen de Notre-Dame, MM. de Caumartin, de Fieubet, de Voisin et de La Marquerie. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Ses adversaires faisaient en même temps des démarches à Rome contre lui. " Pour un moine, disait Rancé, il n’y a pas de réputation qui lui soit due. Il n’est que pour être homme d’opprobre et d’abjection. " : Park and Suites propriétaires On popularisait ces sentiments hostiles en les répandant dans des vers qui ne valaient pas ceux de notre grand chansonnier, mais qui marquaient déjà la trace par où la France devait arriver à une immortalité qui n’appartient qu’à elle. On trouve cette allure qui nous a amenés des chanteurs de François Ier à Béranger : : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Les commissaires nommés par le cabinet s’étant assemblés, Rancé fut mandé à Paris, en 1675. Ils avaient tout réglé selon les intentions du serviteur de Dieu ; mais un abbé de la commune observance déclara que si l’on suivait les avis des commissaires, les abbés étrangers ne viendraient pas au chapitre général de Cîteaux. Le roi s’arrêta : tout se tenait alors, un mouvement dans le clergé pouvait entraîner un dérangement dans les affaires. Louis XIV le savait, et rien n’était si prudent que ce roi absolu élevé aux incartades de la Fronde. : Park and Suites propriétaires Rancé purgea sa bibliothèque ; il répondit à l’évêque de Pamiers et à M. Deslions, qui, dans le dessein de le décourager, lui disaient qu’il était encore loin des austérités des premiers chrétiens : " Il est vrai que le pain de tourbe dont vous me parlez était fort en usage parmi les moines. " : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES En 1676, il contracta une maladie habituelle, avec laquelle il mourut, mais qui ne l’empêcha pas de travailler. Après avoir passé trois mois à l’infirmerie, il revint à la communauté. Ainsi s’écoula sa vie jusqu’en 1689, qu’il fut saisi d’une grosse fièvre. Aussitôt que le mal lui laissait quelque relâche, il reprenait ses occupations, suivies de rechutes : " La vie d’un pécheur comme moi dure toujours trop " disait-il. : Park and Suites propriétaires Mademoiselle, grand hurluberlu, qui se trouvait partout avec son imagination, écrivit à Rancé, et lui demanda quelques religieux. Il lui répondit : " Je suis fort persuadé, mademoiselle, que votre altesse royale ne doute point que je n’eusse une extrême joie de pouvoir lui nommer un religieux tel qu’elle le désire, mais j’en ai perdu huit depuis un an, qui sont allés à Dieu. Il y en a d’autres qui sont près de les suivre ; et quoique nous soyons encore un nombre considérable, nous ne vivons plus ni les uns ni les autres que dans la vue et le désir de la mort. " : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE A cette époque mourut un religieux qui n’avait pas plus de vingt-trois ans, et qui, dans son attirail de décédé, dit à Rancé : " J’ai bien de la joie de me voir dans l’habit de mon départ. " Il souriait lorsqu’il allait mourir, comme les anciens barbares. On croyait entendre cet oiseau sans nom qui console le voyageur dans le vallon de Cachemir. : Park and Suites propriétaires C’est sur ce fond de La Trappe que venaient se jouer les scènes extérieures. Les silhouettes du monde se dessinaient autour des ombres, le long des étangs et dans les futaies. Le contraste était plus frappant qu’à Port-Royal, car on n’apercevait pas M. d’Andilly marchant une serpe à la main, le long des espaliers, mais quelque vieux moine courbé allant, une bêche sur l’épaule, creuser une fosse dans le cimetière.

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Il faisait réparer de tous les côtés l’abbaye ; mais tandis qu’il donnait des règlements nouveaux, il fut appelé à Paris à l’assemblée générale des communautés régularisées. Ce jeune homme, naguère si dépendant de l’opinion du monde, se rendit au lieu de la réunion dans une charrette comme un mendiant ; affectation dont il ne put débarrasser sa vie. L’assemblée le nomma pour aller en cour de Rome plaider la cause de la réforme. Avant son départ, il s’aboucha avec le cardinal de Retz, qui s’était avancé jusqu’à Commercy. Ensuite Rancé retourna quelques jours à La Trappe. Il s’occupait comme un humble frère. Il disait : " Sommes-nous moins pécheurs que les premiers religieux de Cîteaux ? Avons-nous moins besoin de pénitence ? " On lui représentait que, plus faibles, on ne pouvait plus pratiquer les mêmes austérités : " Dites, répondait-il, que nous avons moins de zèle. " D’un consentement unanime, les religieux se privèrent de l’usage du vin et de celui du poisson ; ils s’interdirent la viande et les œufs. Il s’introduisit une manière honnête de parler et d’agir les uns avec les autres ; ils respectaient en eux l’homme racheté, s’ils méprisaient l’homme tombé. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Dans la distribution du travail, une portion d’un terrain inculte était échue à Rancé : au premier coup de bêche, il rencontra quelque chose de dur : c’était d’anciennes pièces d’or d’Angleterre. Il y en avait soixante, chacune valant sept francs : ce présent de la Providence aide Rancé à faire son voyage. Ayant convoqué ses moines, il leur fit ses adieux : " J’ai à peine le temps, leur dit-il, de vous remettre devant les yeux cette parole de saint Bernard : Mon fils, si vous saviez quelles sont les obligations d’un moine, vous ne mangeriez pas une bouchée de pain sans l’arroser de vos larmes . " Puis il ajouta : " Je prie Dieu d’avoir pitié de vous comme de moi. S’il nous sépare dans le temps, qu’il nous réunisse dans l’éternité. " : Park and Suites propriétaires Les religieux se prosternèrent pour demander à Dieu la conservation de leur abbé. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Le nouveau Tobie partit pour Ninive : il n’allait pas épouser la fille de Raguel ; la fille de Raguel n’était plus. Le voyageur qui accompagnait Rancé n’était pas Raphael, mais l’Esprit de la pénitence ; cet Esprit ne se mettait pas en route pour réclamer de l’argent, mais la misère. Lorsqu’on erre à travers les saintes et impérissables Ecritures, où manquent la mesure et le temps, on n’est frappé que du bruit de la chute de quelque chose qui tombe de l’éternité. : Park and Suites propriétaires Le grand expiateur avait retrouvé à Châlons-sur-Saône l’abbé du Val-Richer, son compagnon désigné de voyage. A Lyon, il baisa la boîte qui renfermait le cœur de saint François de Sales. Il traversa les Alpes, et arriva à Turin : il n’y vit point le saint suaire. A Milan, le tombeau de saint Charles Borromée l’appela : heureux les morts quand ils sont saints ! ils retrouvent leur matin dans le ciel. Sainte Catherine à Bologne attira la vénération de Rancé : c’étaient là les antiquités qu’il cherchait : il faisait consister sa repentance à ne rien voir ; ses yeux étaient fermés à ces ruines dont l’abbé de La Mennais nous fait une peinture admirable : : Park and Suites proprietaire De superbes palais, dit-il, se dégradent d’année en année, montrant encore, à travers leurs élégantes fenêtres ouvertes à la pluie et à tous les vents, les vestiges d’un faste que rien ne rappelle dans nos chétives constructions modernes, d’un luxe grandiose et délicat dont les arts divers avaient à l’envi réalisé les merveilles. La nature, qui ne vieillit jamais, s’empare peu à peu de ces somptueuses villas, œuvres altières de l’homme et fragiles comme lui. Nous avons vu des colombes nicher sur des corniches d’une salle peinte par Raphael, le câprier sauvage enfoncer ses racines entre les marbres déjoints, et le lichen les recouvrir de ses larges plaques vertes et blanches. : Park and Suites propriétaires De Bologne à Florence, Rancé, sur une route triste dans les Apennins, fut renversé à terre de son cheval par le vent. A Florence, le pèlerin ne s’enquit point de Dante et de Michel-Ange : quand, à mon tour, j’ai cheminé parmi ces débris, j’étais interdit. Rancé reçut les honneurs de la duchesse de Toscane. On regrette qu’il ne se soit pas arrêté plus loin au vallon d’égérie : il aurait pu mener des Lemures saluer Néère et Hostia là où tant de femmes avaient passé. Enfin il entra dans la ville des saints apôtres. O Rome, te voilà donc encore ! Est-ce ta dernière apparition ? Malheur à l’âge pour qui la nature à perdu ses félicités ! Des pays enchantés où rien ne vous attend sont arides : quelles aimables ombres verrais-je dans les temps à venir ? Fi ! des nuages qui volent sur une tête blanchie ! : Proprietaire Park and Suites Rancé était arrivé le 16 novembre 1664, six semaines après l’abbé de Cîteaux accouru pour combattre l’Etroite Observance. Il fut appelé à l’audience du pape le 2 de décembre 1664, à Monte-Cavallo. Il lui dit : Beatissime pater, ad Sanctitatis Vestrae pedes humiliter accedimus [Maupeou, t. I, p. 58. (N.d.A.)] . Alexandre VII l’accueillit par ces paroles : Adventus vester non solum gratus est nobis, sed expectavimus eum . " Votre venue ne nous est pas seulement agréable, mais nous l’attendions. " Sa Sainteté reçut avec respect des lettres de la reine mère, de Mademoiselle, du prince de Conti et de Mme de Longueville, dont les signatures étaient en contraste avec les vertus de Rancé. Malheureusement alors les rangs comptaient plus que les mœurs. Rancé fit entendre ces paroles soumises : " Très-saint père, sorti des monastères où nos péchés nous ont obligé de nous retirer, nous venons écouter Votre Sainteté comme l’oracle par lequel le Seigneur veut nous faire connaître ses volontés. " : Park and Suites propriétaires Cette soumission ne rassura pas tellement le pape que Rancé ne se crut obligé de s’expliquer : " Les Pères de La Trappe, dit-il, n’avaient pas prétendu se soustraire à la juridiction ecclésiastique, pour aller devant les tribunaux séculiers. " Point délicat par lequel Rancé sut déterminer ensuite en sa faveur les décisions de Louis XIV. Il fut résolu que Sa Sainteté commettrait l’examen de l’Etroite Observance au jugement d’une congrégation de cardinaux. Rancé se retira satisfait, il écrivit : " Je fus auprès de Sa Sainteté une heure et demie ; on ne pouvait attendre plus de marques de bénignité et de bonté que Sa Sainteté n’en fit paraître. " : Proprietaires Park and Suites Rancé alla voir le Père Bona, qui devenu cardinal lui conserva de l’amitié. Des commissaires furent nommés par le pape pour étudier l’affaire. On instruisit Rancé qu’il n’obtiendrait pas ce qu’il désirait. Au commencement de l’année 1665, Rancé apprit que les décisions des cardinaux ne lui seraient pas favorables et que des lettres venues de France lui faisaient tort : il se présenta au Vatican, où l’on bénit la ville et le monde. : Park and Suites propriétaires L’affaire pour laquelle Rancé était venu ne plaisait point. D’un autre côté, les ordres monastiques de la Commune Observance traitaient les réformateurs d’hommes singuliers, voisins du schisme ; la règle étroite ne trouva parmi les grandes congrégations de Rome que la voix de quelques moines inconnus d’une vallée du Perche. En vain Rancé fut protégé par Anne d’Autriche, la perspicacité italienne voyait que la mère de Louis XIV se mourait : or, la tombe, toute souveraine qu’elle est, a peu de crédit. Alors Rancé, voyant sa cause perdue, se remit en route pour La Trappe. A peine fut-il sorti de Rome que son entreprise fut surnommée une furie française, una furia francese , comme on appelle notre courage. En arrivant à Lyon il se hâta d’écrire : : Propriétaires Park and Suites Tous mes proches commencent à être d’un même sentiment sur mon sujet, et j’ai reçu hier une lettre qui vous surprendrait si vous l’aviez vue. Mon départ fit pourtant quitter Rome à M. de Cîteaux, qui nous était un très grand obstacle, lequel, croyant me devoir suivre en France, sursit dans l’esprit de nos juges les desseins qu’ils avaient sur notre affaire. : Park and Suites propriétaires L’abbé de Prières, ayant appris l’arrivée de Rancé, lui manda, le 24 février 1665, de retourner en Italie. Prières était une abbaye de Bernardins fondée en 1250, à trois lieues de La Roche-Bernard, à l’embouchure de la Villaine, dans ma pauvre patrie. Bien que Rancé fût persuadé de l’inutilité de ce second voyage, il obéit. Une personne inconnue voulut faire accepter à Rancé une bourse où il y avait quarante louis : Rancé n’en prit que quatorze. : Propriétaire Park and Suites L’Apennin revit sur ses sommets ce voyageur qui n’écrivait ni ne faisait de journal. A Monte-Luco, parmi des bois d’yeuses, Rancé put apercevoir des ermitages blancs déjà habités de son temps, et où le comte Potoski s’est depuis caché. Rancé portait avec lui une chère remembrance, mais c’était la première fois qu’il voyageait : il n’avait pas été dix-sept ans, comme Camoëns, exilé au bout de la terre, ainsi que le raconte si bien M. Magnin ; il ne pouvait pas dire sur un vaisseau, en présence des rochers de Bab-el-Mandeb : " Madame, je demande de vos nouvelles aux vents qui viennent de la contrée que vous habitez, aux oiseaux qui vous ont vue. " Le souffle de la religion et la voix des anges ne laissaient arriver jusqu’à Rancé que des souvenirs expiatoires. Le soldat de la nouvelle légion chrétienne rentra le 2 d’avril 1665 à ce camp vide des prétoriens, où l’on ne voit plus que des martres et la fumeterre des chèvres, qui tremble sur les murs. " Rome, dit Montaigne, seule ville commune et universelle ! Pour être des princes de cet État, il ne faut qu’être de chrétienté. Il n’est lieu ici-bas que le ciel ait embrassé avec telle influence de faveur et telle constance : sa ruine même est glorieuse et enflée. " : Park and Suites propriétaires Rancé monta au Vatican ; il parcourut inutilement le grand escalier désert foulé par tant de pas effacés, d’où descendirent tant de fois les destinées du monde. Il adressa une supplique aux cardinaux. Un d’entre eux s’emporta : les réclamations de l’indigence le mettaient en colère. L’abbé de Rancé répondit : " Ce n’est point la passion, monseigneur, qui me fait parler ; c’est la justice. " : Park and Suites propriétaires Ce grand homme, dit Pierre Le Nain, traitait les affaires à la façon des anges, avec la paix de son cœur et une parfaite soumission aux ordres du ciel. : Park and Suites proprietaires Lorsque Rancé parut à Rome en 1664, et qu’il y revint au mois d’avril 1665, Alexandre VII, Fabio Chigi, occupait la tiare. On recherchait les traces de l’ambition de dona Olympia sous Innocent X comme on visite les dégâts d’un siège levé. Il n’est resté des Pamphili que la villa de ce nom. " Quant à Alexandre VII, dit le cardinal de Retz, il se communiquait peu ; mais ce peu qu’il se communiquait était mesuré et sage, savio col silentio . " : Park and Suites propriétaires Dans d’autres courses à Rome, le cardinal de Retz trouva qu’il s’était trompé, et que Chigi n’était pas grand-chose. Après l’élection de Chigi, Barillon avait dit au coadjuteur : " Je suis résolu de compter les carrosses pour en rendre ce soir un compte exact à M. de Lionne : il ne faut pas lui épargner cette joie. " Tels étaient le langage, la politique et les mœurs que Rancé rencontra au tombeau des saints apôtres. Innocent X avait condamné les cinq propositions ; Alexandre VII changea quelques mots au Formulaire. Ces changements furent agréés par Louis XIV ; mais en même temps, pour réparation d’une insulte faite au duc de Créqui, il exigea qu’une pyramide fût élevée devant l’ancien corps de garde des Corses, pyramide qui ne fut abattue que sous Clément IX. Alexandre VII canonisa saint François de Sales, créa une nouvelle bibliothèque, et s’occupa lui-même de lettres. On a de lui un volume de poésie intitulé : Philomati Musae juveniles , seul rapport qu’il eut avec l’éditeur des œuvres d’Anacréon, si ce n’est le cercueil qu’il fit mettre sous son lit le jour de son exaltation au pontificat. : Park and Suites propriétaire Pendant le voyage de Rancé à Lyon, le cardinal de Retz était revenu à Rome. Il reçut bien son ami le converti, et le força d’accepter chez lui un logement. Rancé ne tira aucun fruit du passage du coadjuteur à Rome, si ce n’est quelques audiences inutiles qu’il lui fit obtenir du pape. Le rôle actif du chef de la Fronde était fini : il y a un terme à tout ce qui n’est pas de la grande nature humaine. : Park and Suites propriétaires Le cardinal de Retz était petit, noir, laid, maladroit de ses mains ; il ne savait pas se boutonner . La duchesse de Nemours confirme ce portrait de Tallemant des Réaux : " Le coadjuteur vint, dit-elle, en habit déguisé, voir le cardinal Mazarin. M. le Prince, qui sut cette visite, en parla au cardinal, lequel lui tourna fort ridiculement et le coadjuteur, et son habit de cavalier, et ses plumes blanches et ses jambes tortues ; et il ajouta encore à tout le ridicule qu’il lui donna que s’il revenait une seconde fois déguisé, il l’en avertirait, afin qu’il se cachât pour le voir, et que cela le ferait rire. " : Park and Suites proprietaires Les portraits du cardinal de Retz n’offrent pas ces difformités : dans l’air du visage il a quelque chose de froid et d’arrogant de M. de Talleyrand, mais de plus intelligent et de plus décidé que l’évêque d’Autun. : Park and Suites propriétaires Né à Montmirail, au mois d’octobre 1614 d’une famille florentine qui conseilla la Saint-Barthélemy, le cardinal ne montra pas les vertus que tâcha de lui inspirer saint Vincent de Paul, son précepteur : l’homme du bien, en ces temps-là, touchait à l’homme du mal, et il restait dans celui-ci quelque impression de la main qui l’avait modelé. Retz écrivit la Conjuration de Fiesque, ce qui fit dire au cardinal de Richelieu : " Voilà un dangereux esprit. " La pourpre romaine avait cela d’avantageux qu’elle créait un homme indépendant au milieu des cours. Retz professait du respect pour quiconque avait été chef de parti, parce qu’il avait honoré ce nom dans les Vies de Plutarque : l’antiquité a longtemps gâté la France. Il disait qu’à son âge César avait six fois plus de dettes que lui : après cela il fallait conquérir le monde, et Retz conquit Broussel, une douzaine de bourgeois, et fut au moment d’être étranglé entre deux portes par le duc de La Rochefoucauld. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Retz, à son début, aima sa cousine, Mme de Retz : elle montrait, dit-il, tout ce que la morbidezza a de plus tendre, de plus animé et de plus touchant. : Park and Suites propriétaires Suspect à Richelieu, ayant eu l’audace de mugueter ses femmes, le lovelace tortu et batailleur fut obligé de s’enfuir. Il alla à Venise, où il pensa se faire assassiner pour la signora Vendradina ; il erra dans la Lombardie, se rendit à Rome, discuta à la Sapience, eut une querelle avec le prince de Schomberg, et revint en France. Ses mésintelligences avec le cardinal de Richelieu continuèrent à propos de Mme de la Meilleraie. Il lui passa par la tête de hasarder un assassinat sur le cardinal ; mais il sentit ce qui pouvait être une peur . Bassompière, prisonnier à la Bastille, l’engagea avec des intrigants. La bataille de la Marfée eut lieu ; le comte de Soissons la gagna, et fut tué. Cette mort contribua à fixer le cardinal de Retz dans la profession ecclésiastique. Une dispute commencée avec un ministre protestant lui acquit quelque renom. Il se lia avec Mme de Vendôme par l’aventure où il rivalisa de courage avec M. de Turenne contre des capucins qui se baignaient à Neuilly : les conditions peu morales de cette liaison sont rapportées dans les Mémoires . Enfin, en vertu des protections de ces temps, il fut nommé coadjuteur de Paris, dont son oncle, M. de Gondy, occupait le siège. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Vint la Fronde. Mazarin finit par enfermer le coadjuteur au château de Vincennes ; de là transféré au château de Nantes, il s’en évada : quatre gentilshommes l’attendaient au bas de la tour, dont il se laissa dévaler. Caché dans une meule de foin, mené à Beaupréau par M. et Mme de Brissac, il fut transporté à Saint-Sébastien en Espagne, sur une balandre de la Loire. Il vit à Saragosse un prêtre qui se promenait seul, parce qu’il avait enterré son paroissien pestiféré. A Valence, les orangers formaient les palissades des grands chemins, Retz respirait l’air qu’avait respiré Vannozia. Embarqué pour l’Italie, à Mayorque le vice-roi le reçut : il entendit des filles pieuses à la grille d’un couvent : elles chantaient. Après trois jours il traversa le canal de la Corse, alors inconnu, aujourd’hui fameux. Il arriva à Porto-Longone ; il se rendit à Porto-Ferrajo, qui plus tard reçut Bonaparte, homme d’un autre monde, changé d’empire, jamais détrôné. Enfin il prit terre à Piombino, et poursuivit sa route vers Rome. : Park and Suites propriétaires Un conclave s’ouvrit en 1655 par la mort d’Innocent X. Le cardinal de Retz s’attacha à l’escadron volant : Chigi fut élu sous le nom d’Alexandre VII. Retz fit courir le bruit qu’il avait contribué à l’élection : Joly, son secrétaire, assure qu’il n’en fut rien. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Retz se retira à Besançon, séjourna à Constance, puis à Ulm, et il alla voir en Angleterre Charles II, dont il avait secouru la mère pendant la Fronde. : Park and Suites propriétaires Mazarin mourut le 9 mars 1661. Rentré en France, Retz entreprit deux ouvrages : l’un, sa généalogie (insipidité du temps : on compte ses aïeux lorsqu’on ne compte plus) ; l’autre, une histoire latine des troubles de la Fronde, de même que Sylla écrivit en grec ses proscriptions. Le cardinal vint saluer le roi à Fontainebleau. Reçu avec froideur, les jeunes gens se demandaient comment cet avorton avait jamais pu être quelque chose : ils n’avaient pas vu Couthon. Alors commença ou plutôt se renoua la liaison du cardinal et de Mme de Sévigné. Celle-ci, dont on a publié peut-être trop de lettres, ne pouvait se garantir de la raillerie, même envers les gens qu’elle croyait aimer : elle appelait le cardinal de Retz le héros du bréviaire . Le cardinal était à Saint-Denis en 1649. Mme de Sévigné annonce, nombre d’années après, au vieil acrobate mitré, que Molière lui lira, à lui, Trissotin , et que Despréaux lui fera connaître son Lutrin . Elle parle du bon cardinal ; elle nous apprend qu’il se fait peindre par un religieux de Saint-Victor, qu’il donnera son image à Mme de Grignan, laquelle ne s’en souciait pas du tout. Mme de Sévigné se promène comme une bonne avec le malade ; elle insiste pour que sa fille accepte une cassolette de lui, et sa fille la refuse avec dédain. On peut lire là-dessus une excellente leçon de M. Ampère. Mais à mesure que l’on approche de la fin du cardinal, l’admiration de Mme de Sévigné baisse, parce que ses espérances diminuent. Légère d’esprit, inimitable de talent, positive de conduite, calculée dans ses affaires, elle ne perdait de vue aucun intérêt, et elle avait été dupe des intentions testamentaires qu’elle supposait au coadjuteur. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Joly, la duchesse de Nemours, La Rochefoucauld, Mme de Sévigné, le président Hénault et cent autres, ont écrit du cardinal Retz : c’est l’idole des mauvais sujets. Il représentait son temps, dont il était à la fois l’objet et le réflecteur. De l’esprit comme homme, du talent comme écrivain (et c’était là sa vraie supériorité), l’ont fait prendre pour un personnage de génie. Encore faut-il remarquer qu’en qualité d’écrivain il était court comme dans tout le reste : au bout des trois quarts du premier volume de ses Mémoires, il expire en entrant dans la raison. Quant à ses actions politiques, il avait derrière lui la puissance du parlement, une partie de la cour et la faction populaire, et il ne vainquit rien. Devant lui il n’avait qu’un prêtre étranger, méprisé, haï, et il ne le renversa pas : le moindre de nos révolutionnaires eût brisé dans une heure ce qui arrêta Retz toute sa vie. Le prétendu homme d’État ne fut qu’un homme de trouble. Celui qui joua le grand rôle était Mazarin ; il brava les orages enveloppé dans la pourpre romaine : obligé de se retirer en face de la haine publique, il revint par la passion fidèle d’une femme, et nous amenant Louis XIV par la main. : Park and Suites propriétaires Le coadjuteur finit ses jours en silence, vieux réveille-matin détraqué. Réduit à lui-même et privé des événements, il se montra inoffensif : non qu’il subît une de ces métamorphoses avant-coureurs du dernier départ, mais parce qu’il avait la faculté de changer de forme comme certains scarabées vénéneux. Privé du sens moral, cette privation était sa force. Sous le rapport de l’argent il fut noble ; il paya les dettes de sa royauté de la rue, par la seule raison qu’il s’appelait M. de Retz . Peu lui importait du reste sa personne : ne s’est-il pas exposé lui-même au coin de la borne ? On le pressait de dicter ses aventures, et le romancier transformé en politique les adresse à une femme sans nom, chimère de ses corruptions idéalisées : " Madame, quelque répugnance que je puisse avoir à vous donner l’histoire de ma vie, néanmoins, comme vous me l’avez demandée, je vous obéis. " : Park and Suites proprietaire N’ayant plus où se prendre, il s’était fait le familier de Dieu, comme en sa jeunesse il avait serré la main des quarteniers de Paris. Il passait ses jours aux églises ; on prêtait l’oreille pour ouïr son cri du fond de l’abîme, pour pleurer aux Psaumes de la pénitence ou aux versets du Miserere , et l’on écoutait en vain. Les sépulcres, les images du Christ ne l’enseignaient pas : uniquement épris de sa personne, il ne se rappelait que le rôle qu’il avait joué, sans s’embarrasser de sa vie morale. Il inspectait les lambeaux de ce qu’il fut pour se reconnaître ; il éventait ses iniquités, afin de se former une idée semblable de lui-même ; puis il venait écrire les scandales de ses souvenirs. En l’exhumant de ses Mémoires on a trouvé un mort enterré vivant qui s’était devoré dans son cercueil. : Park and Suites propriétaires Joueur jusqu’à la fin, ne lui vint-il pas dans l’esprit de se retirer à La Trappe et d’écrire ses Mémoires sur la table où Rancé écrivait ses Maximes ? Rancé fut obligé d’aller à Commercy pour détourner le cardinal de son pieux dessein. Bossuet s’était malheureusement écrié : " Le coadjuteur menace Mazarin de ses tristes et intrépides regards. " Les grands génies doivent peser leurs paroles ; elles restent, et c’est une beauté irréparable. : Proprietaire Park and Suites Homme de beaucoup d’esprit, mais prélat sans jugement et évêque sacrilège, Retz contraria l’avenir de Dieu : il ne se douta jamais qu’il y eût plus de gloire dans un chapelet récité avec foi que dans tous les hauts et les bas de la destinée. Esprit aux maximes propres à des brouilleries plutôt qu’à des révolutions, il essaya la Fronde à Saint-Jean-de-Latran, se croyant toujours dans la Cour des Miracles .

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En Normandie, un supérieur ayant prétendu admonester ses moines fut flagellé par eux après sa mort, Abailard, qui tenta en Bretagne d’user de sévérité, se vit exposé au poison : " J’habite un pays barbare, disait-il, dont la langue m’est inconnue ; mes promenades sont les bords d’une mer agitée, et mes moines ne sont connus que par leur débauche. " Tout a changé en Bretagne, hors les vagues qui changent toujours. Rancé courut de semblables dangers : aussitôt qu’il eut parlé de réforme, on parla de le poignarder, de l’empoisonner, ou de le jeter dans les étangs. Un gentilhomme du voisinage, M. de Saint-Louis, accourut à son secours : M. de Saint-Louis avait passé sa vie à la guerre ; le roi l’estimait, M. de Turenne l’aimait. Selon Saint-Simon, " c’était un vrai guerrier, sans lettres aucunes, avec peu d’esprit, mais un sens le plus droit et le plus juste que j’aie vu à personne, un excellent cœur et une droiture, une franchise et une fidélité admirable [Saint-Simon, t. V, p. 131. (N.d.A.)] . : Park and Suites propriétaires Rancé refusa la généreuse assistance, disant que les apôtres avaient établi l’Evangile malgré les puissances de la terre, et qu’après tout le plus grand bonheur était de mourir pour la justice. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES L’abbé menaça ses religieux d’informer le roi de leur dérèglement : ce nom du roi avait pénétré au fond des plus obscures retraites. : Park and Suites propriétaires Jusque alors nous n’avions senti que le despotisme irrégulier des rois qui marchaient à regret avec des libertés publiques, ouvrages des états généraux et exécutées par les parlements ; mais la France n’avait point encore obéi à ce grand despotisme qui imposait l’ordre sans permettre d’en discuter les principes. Sous Louis XIV, la liberté ne fut plus que le despotisme des lois, au-dessus desquelles s’élevait, comme régulateur, l’inviolable arbitraire. Cette liberté esclave avait quelques avantages : ce qu’on perdait en franchises dans l’intérieur, on le gagnait au dehors en domination : le Français était enchaîné, la France libre. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Les moines donnèrent à regret leur consentement à la réforme. Un contrat fut passé ; 400 livres de pension furent accordées à chacun des sept demeurants, avec permission de rester dans l’enceinte de l’abbaye ou de se retirer ailleurs ; le contrat mutuel fut homologué au parlement de Paris, le 6 février 1663. : Park and Suites propriétaires Rancé était toujours perplexe sur lui-même. Deux frères de l’Etroite Observance, appelés de Perseigne, arrivèrent et prirent possesssion de La Trappe. : Park and Suites proprietaire Un accident survenu le 1er novembre 1662 contribua à fixer la résolution de Rancé. Sa chambre, dans le monastère qu’il avait achevé de réparer, s’écroula et pensa l’écraser : " Voilà, s’écria-t-il, ce que c’est que la vie ! " Il se retira aussitôt dans un coin de l’église. Il entendit chanter le psaume : Qui confidunt in Domino . Frappé d’une lumière soudaine, il se dit : " Pourquoi craindrais-je de m’engager dans la profession monastique ! " Les difficultés de son esprit s’évanouirent. : Park and Suites propriétaires Il partit pour Paris, afin de demander au roi la permission de tenir en règle l’abbaye de La Trappe. Quelques hommes saints essayèrent de le détourner de sa résolution ; mais il dit à l’abbé de Prières, vicaire général de l’Etroite Observance : " Je ne vois point d’autre porte à laquelle je puisse frapper pour retourner à Dieu que celle du cloître ; je n’ai d’autre ressource, après tant de désordre, que de me revêtir d’un sac et d’un cilice en repassant mes jours dans l’amertume de mon cœur. " : Proprietaire Park and Suites L’abbé lui répondit : " Je ne sais, monsieur, si vous comprenez bien ce que vous demandez : nescis quid petis . Vous êtes prêtre, docteur de Sorbonne, d’ailleurs homme de condition ; nourri dans la délicatesse et dans le luxe ; vous êtes accoutumé à avoir grand train et à faire bonne chère ; vous êtes en passe d’être évêque au premier jour ; votre tempérament est extrêmement faible, et vous demandez d’être moine, qui est l’état le plus abject de l’Église, le plus pénitent, le plus caché et même le plus méprisé. Il vous faudra dorénavant vivre dans les larmes, dans les travaux, dans la retraite, et n’étudier que Jésus crucifié. Pensez-y sérieusement. " Alors l’abbé de Rancé répondit : " Il est vrai, je suis prêtre, mais j’ai vécu jusque ici d’une manière indigne de mon caractère ; je suis docteur, mais je ne sais pas l’alphabet du christianisme ; je fais quelque figure dans le monde, mais j’ai été semblable à ces bornes qui montrent les chemins aux voyageurs et qui ne se remuent jamais. " : Park and Suites propriétaires Dans quelques lettres qu’a bien voulu me communiquer M. Cousin, Rancé fait l’histoire des combats qu’il eut à soutenir à cette époque. Les quatre premières s’étendent de l’an 1661 à l’an 1664 ; elles sont écrites à l’évêque d’Aleth. : Proprietaires Park and Suites Je ne puis comprendre, dit-il, que j’aie la hardiesse d’entreprendre une profession qui ne veut que des âmes détachées, et que, mes passions étant aussi vivantes en moi qu’elles sont, j’ose entrer dans un état d’une véritable mort. Je vous conjure, monseigneur, de demander à Dieu ma conversion dans une conjoncture qui doit être la décision de mon éternité, et qu’après avoir violé tant de fois les vœux de mon baptême, il me donne la grâce de garder ceux que je lui vais faire, qui en sont comme un renouvellement, avec tant de fidélité que je répare en quelques manières les égarements de ma vie passée. : Park and Suites propriétaires Rancé écrivait à ses amis, le 13 avril 1663 : " Je suis persuadé que vous serez surpris quand vous saurez la résolution que j’ai formée de donner le reste de ma vie à la pénitence. Si je n’étais retenu par le poids de mes péchés, plusieurs siècles de la vie que je veux embrasser ne pourraient satisfaire pour un moment de celle que j’ai passée dans le monde. " : Propriétaires Park and Suites L’abbé de Prières s’employa principalement auprès de la reine mère afin d’obtenir du roi pour que Rancé pût tenir son abbaye en règle. Louis XIV agréa la requête, mais à la condition qu’à la mort de cet abbé régulier La Trappe retournerait en commende. Le roi tenait aux traités de sa race. Le brevet fut expédié le 10 mai 1663, et envoyé à Rome pour être confirmé par Sa Sainteté. L’évêque de Comminges ayant su que Rancé était à l’institution à Perseigne pour commencer son noviciat, l’alla trouver, et lui dit qu’il craignait que, dans son ardeur, il n’allât si loin que personne ne le pourrait suivre. L’abbé répliqua qu’il se modérerait, et il trompa l’évêque : conversation entre deux soldats ; l’un a appris à mesurer le péril, l’autre ne l’a jamais calculé. : Park and Suites propriétaires En 1662 Rancé était allé visiter La Trappe et jeter un coup d’œil sur la solitude éternelle qu’il devait habiter. Il avait vu les étangs qui se retirent et s’élèvent en montant dans l’ancienne forêt du Perche et dont plusieurs sont aujourd’hui supprimés. Il avait vu partout ces grandes feuilles solitaires qui flottaient sur les eaux comme un plancher, et à travers lesquelles les oiseaux aquatiques faisaient entendre quelques cris. Il hésita entre cette profonde retraite et son prieuré de Boulogne-Chambor, qui lui plaisait, parce qu’il était dans des bois ; mais enfin il se décida pour La Trappe, à cause de certaine affinité secrète entre les solitudes de la religion et les solitudes du passé. Il appela auprès de lui l’abbé Barbery. : Propriétaire Park and Suites Rancé dans ces jours-là écrivait à M. l’évêque d’Aleth : " Comme les choses que je quitte et ma séparation des embarras extérieurs sont les moindres attachements de ma vie, que je ne puis me défaire de moi-même, puisque je me trouve partout aussi misérable que je l’ai toujours été, je vous supplie de demander à Dieu ma conversion. " : Park and Suites propriétaires L’évêque d’Aleth, Nicolas Pavillon, n’était pas un guide sûr. Dans la confusion des doctrines du temps, l’ami sur le bras duquel vous vous souteniez prenait au premier détour une autre route, et vous laissait là. : Park and Suites propriétaires Rancé, sentant qu’il était environné de chancelants compagnons, se décida : il sortit des rangs, rompit la ligne ; déserteur d’une armée qui ne le suivait pas, il alla droit de Paris à Perseigne apprendre la nouvelle profession qu’il s’était promis d’embrasser. L’abbé de Perseigne le reçut avec joie, mais avec tremblement. Au bout de cinq mois de noviciat, il se déclara chez Rancé une maladie dont il parle dans ses lettres, maladie d’autant plus dangereuse qu’elle avait été longtemps dissimulée. Les médecins le condamnèrent s’il ne quittait la vie monastique ; l’abbé s’obstina, se fit transporter à La Trappe, et guérit. Retourné à Perseigne, il écrivit à l’évêque d’Aleth : " Le temps de mes épreuves est près de finir : mon cœur n’en est pas moins rempli de misères. Je ne puis comprendre que j’aie la hardiesse de prendre une profession qui ne veut que des âmes détachées, et que mes passions étant aussi vivantes en moi qu’elles le sont, j’ose entrer dans un état d’une véritable mort. " : Park and Suites proprietaires Il fit un adieu général au monde. D’une course nouvelle, il s’élança après le fils de Dieu, et ne s’arrêta qu’à la croix. : Park and Suites propriétaires On l’employa utilement pour son ordre pendant son noviciat. La réforme avait été établie au monastère de Champagne. Les moines résistaient ; la noblesse appuyait les moines : l’esprit frondeur n’était pas encore éteint : restait à rendre l’arrière-faix de la discorde. Ce moment de péril interrompit le noviciat de Rancé : on le fit courir au secours de l’Etroite Observance. Vingt-cinq gentilshommes, conduits par le marquis de Vassé, sous prétexte d’une partie de chasse, se présentèrent à une abbaye dans le dessein d’en expulser le parti des réformes. Rancé arrivait ; il leur demanda ce qu’ils voulaient : il fut reconnu par Vassé, auquel il avait rendu jadis un important service. Vassé courut à lui, l’embrassa, et consentit à laisser en paix les religieux. : Park and Suites propriétaire Revenu à Perseigne, le prieur parla d’envoyer en Touraine l’abbé, dont le noviciat n’était pas encore achevé. Le postulant s’y refusa, disant que cette tournée l’exposerait à des périls. L’historien se sert deux fois de ce mot sans le comprendre : l’explication est que Veretz, tout vendu qu’il était, barrait le chemin ; les périls qui menaçaient Rancé étaient des souvenirs. Etonné de la résistance, le prieur manda à l’abbé de Prières que le nouveau moine lui paraissait un homme attaché à son sens. L’abbé de Prières voulut parler à Rancé ; celui-ci alla le trouver à quatre lieues de Paris : le grand conspirateur de solitude le charma, car l’abbé Le Bouthillier avait des bienséances difficiles à distinguer de la véritable humilité : un éclair de la vie passée de l’homme du monde plongeait dans les rudesses de la foi. : Park and Suites propriétaires Avant de prononcer ses veux à Perseigne, Rancé retourna à La Trappe : il y lut son testament ; il donne ce qui lui reste à son monastère. Il s’accuse d’avoir été, par son insouciance, la cause et un grand nombre de malversations ; il déclare parler sans exagération et sans excès ; il proteste que sa confession est aussi sincère que s’il était devant le tribunal de Jésus-Christ ; il abandonne à ses frères tous ses meubles ; il leur remet particulièrement ses livres. " Si, par des événements qu’on ne peut prévoir, dit-il, la réforme cessait d’être à La Trappe, je donne ma bibliothèque à l’hôtel-Dieu de Paris pour être vendue au profit des pauvres et des malades. " : Park and Suites proprietaires Rancé a l’air d’avoir un pressentiment des malheurs qui fondirent un siècle et demi plus tard sur son abbaye. Il laissa sa bibliothèque à ses religieux, lui qui ne voulait pas qu’un moine s’occupât d’études. : Park and Suites propriétaires Ici on aperçoit Mme de Montbazon pour la dernière fois. Astre du soir, charmant et funeste, qui va pour toujours descendre sous l’horizon. Aux dires de dom Gervaise, Rancé avait nombre de lettres de cette femme et deux portraits d’elle : l’un la représentait telle qu’elle était à son mariage, l’autre telle qu’elle était au moment où elle devint veuve. Ces secrets d’amour étaient à la garde de la religion. La mère Louise avait pour surveiller ses dépôts la faiblesse et la force nécessaires, l’indulgence d’une femme qui a failli et le courage d’une femme qui se repent. Le matin même de ses vœux, Rancé écrivit à Tours pour donner l’ordre de jeter les lettres au feu et pour faire renvoyer les portraits à M. de Soubise, fils de Mme de Montbazon [Dom Gervaise, etc. (N.d.A.)] . Rompre avec les choses réelles, ce n’est rien ; mais avec les souvenirs ! Le cœur se brise à la séparation des songes, tant il y a peu de réalités dans l’homme. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Une autre lettre écrite à la mère Louise, le 14 juin 1664, porte : " J’attends avec une humble patience l’heureux moment qui doit m’immoler pour toujours à la justice de Dieu. Tous mes moments sont employés à me préparer à cette grande action. Je n’appréhende rien davantage, sinon que l’odeur de mon sacrifice ne soit pas agréable à Dieu ; car il ne suffit pas de se donner, et vous savez que le feu du ciel ne descendait point sur le sacrifice de ce malheureux qui offrait à Dieu des victimes qui ne lui étaient point agréables. " : Park and Suites propriétaires On n’a jamais fait attention à cette plainte, qui sort du cœur de Rancé comme de ces boîtes harmonieuses faites dans les montagnes, qui répètent le même son ; cette plainte n’indique point son objet elle se confond avec les accusations dont le souffrant charge la vie. Résolu de s’ensevelir à La Trappe, Rancé fit d’abord un voyage à son prieuré de Boulogne, puis il partit pour La Trappe, résolu de s’ensevelir au milieu de ces jardins solitaires, comme jadis les souverains à Babylone. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Les expéditions de la cour de Rome pour tenir en règle l’abbaye de La Trappe arrivèrent. Rancé aurait voulu se régénérer avec dom Bernier, ancien religieux de La Trappe mal vivant jusque alors, et enfin touché de la grâce ; mais dom Bernier ne fut prêt que quatre mois plus tard. Le 26 juin 1664, Rancé fit profession entre les mains de dom Michel de Guiton, commissaire de l’abbé de Prières, avec deux autres novices, dont l’un, appelé Antoine, avait été domestique de Rancé. De serviteur qu’il était, il devint l’égal de son maître dans les aplanissements du ciel. Quatre jours après, Pierre Félibien prit, au nom de l’abbé de Rancé, possession de l’abbaye de La Trappe en qualité d’abbé régulier. Rancé reçut la bénédiction abbatiale des mains de l’évêque irlandais d’Arda, assisté de l’abbé de Saint-Martin de Séez. L’abbé de La Trappe se rendit dès le lendemain à son monastère. Et pourtant il écrivait à un de ses amis : " Ma disposition n’est qu’une pure résignation à la Providence. Priez pour moi. " : Park and Suites propriétaires Ce premier séjour de Rancé à La Trappe ne fut pas long.